Injustice au Palais de Justice

Depuis le 16 avril 2018, le Palais de Justice jouit du monopole de la justice à Paris, ayant le plus grand nombre d’affaires traités de France. A travers ses 38 étages, de multiples salles d’audience, publiques ou privées, se succèdent. Dans l’une d’elles, une jeune femme de 19 ans témoigne de l’agression sexuelles dont elle a été victime.  

A l’instar d’un aéroport, une fois que vous aurez passé le pas de la porte du Grand Palais, les vigiles fouilleront vos sacs, passant chacun de vos effets personnels au crible des scanners. Une fois la vérification approfondie terminée vous pourrez admirer l’immensité et la contemporanéité de l’espace qui s’apparente à un aéroport avec son unique tableau d’affichage annonçant les différentes chambres, leur spécialité et les horaires d’audience.

Au 6ème étage, se succèdent toutes les demi-heures, les comparutions immédiates. Dans ces salles d’audience, des affaires allant du simple vol de téléphone, aux escroqueries ou aux agressions sexuelles sont traitées. Dans la salle 6.04, c’est ce dernier cas qui est traité. Parmi les avocats de la défense et de la partie civile, juge, greffière, magistrates, juré et autres juristes, une jeune et frêle et jeune femme de 19 ans raconte, la voix brisée par ses pleurs, la terrible agression qu’elle a subi le soir d’Halloween… Trop ivre pour le faire elle-même, son amie lui commande un Uber, cette décision faite pour qu’elle rentre en toute sécurité, lui laissera, à défaut, des traumatismes à vie. En effet son chauffeur est l’actuel accusé dans la salle… Profitant qu’elle soit trop alcoolisée pour se défendre, l’homme de 50 ans, va la raccompagner jusque dans son appartement pour la déshabiller et lui faire des attouchements. Lors de son témoignage, la jeune victime livrera qu’en la conduisant jusqu’à son logement, elle pensait réellement qu’en voyant une personne trop ivre pour se déplacer correctement, le chauffeur voulait seulement s’assurer qu’elle rentre en sécurité chez elle. Elle appuie ses propos, s’excusant maladroitement de pleurer, en disant qu’elle est de nature à « beaucoup croire en l’humanité »… Mais hélas, cette foi en la bienveillance a été brisée cette cruelle nuit. Brisée par un homme bien plus âgé qu’elle, brisée par un père de 3 enfants, brisée par un mari…

Voile de honte

L’accusé, quant à lui, n’ose pas lever le regard sur la fille qu’il laisse traumatisée, ni sur le public aux yeux glacials et emplis de jugement. De honte, il se tient la tête, fixe le sol et s’excuse à de multiples reprises avant de finalement éclater en sanglots à la fin de son témoignage en disant piteusement qu’il « n’est pas quelqu’un qui fait du mal aux gens » et qu’il a simplement mal interpréter la situation… La procureure réplique de plus belles en affirmant qu’il était impossible de douter du consentement de la jeune femme car elle était trop saoule pour être consciente du moindre de ses choix. Elle poursuit en attestant que bien que l’accusé semble regretter ses actes, les faits sont bien trop minimisés. La victime, traumatisée, est affligée par le verdict : 18 mois de prison avec sursis seulement et 3000 euros de dédommagement. En pleurs à la sortie, Mlle.X n’a pas obtenu gain de cause…

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