Ce jeudi 24 novembre, le tristement célèbre tueur cannibale japonais, Issei Sagawa, a rendu son dernier souffle. A contrario de sa vie, son enterrement, lui, n’a pas pas pu être médiatisé et s’est déroulé à huit clos en unique compagnie de ses proches.
Un monstre à la carrure frêle. Les apparences peuvent être trompeuses,car du haut de son mètre quarante neuf, caché sous des traits fins et pincés, se dessinent en réalité les traits d’un tueur névrosé et déviant. Son surnom de « cannibale japonais », il le doit au meurtre qu’il a commis à Paris en 1981. Cette terrible affaire continue encore aujourd’hui de faire trembler d’effroi le peuple japonais, qui vouait malgré tout une fascination morbide à cet être aliéné.
Archives du drame barbare
Alors âgé de 32 ans et réalisant ses études à la Sorbonne, en plein cœur de Paris, Issei Sagawa s’éprend d’une étudiante néerlandaise de 25 ans, nommée Renée Hartevelt. La pauvre jeune femme accepte en toute insouciance de venir lire des poèmes dans son appartement le soir du 11 juin 1981. Elle ne pouvait pas se douter qu’elle serait le plat principal de ce funeste dîner… En effet, après lui avoir logé une balle dans la nuque, le tueur fou la viole et la dépèce, avant de céder à son désir obsessionnel pour le cannibalisme trois jours durant… Il tentera ensuite vainement de se débarrasser des restes du corps de sa malheureuse victime dans le lac du bois de Boulogne. Seulement, surpris sur le fait par deux passants, il finira en garde à vue. Jugé mentalement déficient lors de son internement en hôpital psychiatrique, il bénéficiera d’un non lieu et restera en liberté pendant plus de quarante années au Japon avant d’être terrassé par la maladie…
« Icone du meurtre » au Japon
Cet homme aussi dérangeant que dérangé, était devenu une figure médiatique de son pays et dans le monde au fil des années. Tous les amateurs d’histoires sanglantes ont au moins déjà vu ou entendu la terrible histoire du « cannibale japonais ».. . Forcé de croire que la vie de l’anthropophage était très prisée par les médias et qu’il recevait très régulièrement des journalistes chez lui, en vue de parler de ses penchants malsains et déments pour le cannibalisme ou de s’épancher sur sa renommée. Auteur de best-sellers, mangaka, acteur pornographique… Issei Sagawa a emprunté diverses facettes afin de se faire connaître. Mais son premier et plus grand rôle a été d’interpréter son propre personnage dans le documentaire « Caniba », relatant sa vie. Ce long-métrage expérimental, réalisé par les cinéastes et anthropologues français Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, nous offre d’approcher l’homme derrière le monstre. Pendant des mois, les deux français ont pénétré l’intimité du tueur et de son frère, amateur d’auto mutilation. Ils confieront ensuite à la presse qu’ils avaient été « fascinés », « dégoutés » et « traversés » par une foule de « sentiments extrêmement conflictuels »…