15 ans après un drame qui a profondément marqué la petite commune de Montréal-la-Cluse dans le département de l’Ain, un verdict en appel a récemment secoué l’hexagone. Le suspect, Mamadou Diallo est condamné à 16 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Catherine Burgod.
Le drame a eu lieu en décembre 2008 lorsque la postière, âgée de 41 ans, a été découverte poignardée 28 fois dans la petite agence postale de Montréal-la-Cluse. Ce meurtre serait la conséquence d’un vol qui aurait mal tourné.
Le verdict divise l’opinion publique
L’annonce du verdict a été un moment poignant. Mamadou Diallo plongeait sa tête entre ses mains à l’annonce de sa condamnation, exprimant un profond désespoir. Sa famille et ses proches se sont également effondrés dans la salle d’audience face à cette sentence jugée injuste par la défense.
L’avocate de Mamadou Diallo, Me Sylvie Noachovitch, a vivement protesté contre cette décision de la cour, affirmant que son client était « victime d’une terrible erreur judiciaire ». Elle a souligné que la loi précise que le doute doit bénéficier à l’accusé et a annoncé que l’homme de 34 ans ferait appel à la Cour de cassation. Elle estime, au vu des faibles preuves portées à l’enquête, que ce verdict avait pour seul but « d’apaiser les victimes » et de « mettre un nom sur ce crime ». Elle, qui voue une foi inébranlable en l’innocence de son client, est intimement convaincue que le réel coupable était celui tout désigné durant de longues années : Gérald Thomassin, dont la notoriété avait participé à médiatiser l’affaire.
Du côté des parties civiles : c’est la fin d’un combat qui a duré 15 longues années de souffrance pour la famille de la victime. Me Jean-François Barre, avocat des parties civiles, a déclaré que « le combat de la famille, c’était la culpabilité, la peine appartient à la société. »
L’ombre de l’acteur disparu
L’affaire de Catherine Burgod a été marquée par des rebondissements complexes, des théories alternatives et des années de quête de vérité. L’une des théories sur le meurtre qui a fait le plus parlé d’elle et a rendu l’affaire célèbre à l’époque, est celle impliquant Gérald Thomassin. Connu pour son rôle dans un film de Jacques Doillon, l’acteur avait été mis en examen après des déclarations troublantes et des conversations téléphoniques semblant être des aveux.
Toxicomane notoire, enfant de la DDASS, résidant au moment en face de la fameuse Poste où le drame a eu lieu… Pour la défense, c’était le coupable idéal et le doute de sa culpabilité persiste dans les mémoires, même après son blanchiment. Néanmoins, pour la cour et les jurés, c’est au cinéma et seulement au cinéma, que Gérald Thomassin était le Petit criminel. Mais sa disparition en 2019, sème un trouble encore plus grand auprès de l’opinion publique. L’acteur a disparu des radars, personne ne sait ce qu’il est devenu. Mort ou nouvelle identité, telle est la question !
Saisie de toutes parts au moment des premiers faits de l’enquête, cette histoire très médiatisée a également été immortalisée dans le livre « L’inconnu de la poste », écrit par Florence Aubenas et publié en janvier 2021, mettant en lumière l’impact profond de cette tragédie sur la petite communauté de l’Ain.
La condamnation de Mamadou Diallo en appel met fin à un chapitre long et douloureux dans l’histoire de Montréal-la-Cluse, mais elle laisse derrière elle des questions et des doutes qui persisteront longtemps.