Edith Windsor : une militante remarquable

Edith Windsor était une activiste américaine qui s’est battu toute sa vie pour les droits de la communauté LGBTQI+ aux Etats-Unis. C’est notamment grâce à cette femme, alors âgée de plus de quatre-vingts ans, que la loi fédérale du Defense of Mariage Act (DOMA) a été rendu inconstitutionnelle aux USA.

Née en 1929 à Philadelphia, Edith Windsor a vécu dans une famille juive et a poursuivi de longues études qui l’ont conduite à devenir responsable technologique chez IBM. Durant ses études la charmante étudiante aux cheveux d’or accepte enfin son amour pour les femmes, à la suite d’un premier mariage raté avec un homme. C’est au détour des allées de l’Université Columbia, qu’elle fera la rencontre marquante en 1963 d’une psychologue néerlandaise, la ravissante Thea Spyer.

« Relation discrète, relation parfaite » … C’est en suivant ce précepte qu’Edith inventera une relation fictive avec le frère de Thea, l’imaginaire « Willy Spyer » afin de cacher sa réelle romance avec la jeune femme. En 1967, leur relation se concrétisera, malgré les critiques extérieures, les deux femmes se fiancèrent. Afin d’éviter que les collègues de Windsor ne découvrent son homosexualité, Thea Spyer décida de lui offrir une épingle en diamant circulaire au lieu d’une bague de fiançailles. Coup fatal pour l’heureux couple, l’annonce des médecins est formelle, Spyer est atteinte d’une grave maladie… Il lui reste moins d’un an à vivre. Windsor, décide après cette terrible annonce de tout quitter pour rester au chevet de sa bien-aimée. Elles ne peuvent plus se permettre d’attendre et bravent les interdit en se mariant à Toronto la même année. Si le Canada accueille leur union, c’est parce qu’en effet, le mariage homosexuel est illégal dans leur pays. C’est le juge Harvey Brownstone qui scelle leur union, soit le premier juge ouvertement gay du Canada. Le mariage a alors été annoncé aux yeux du grand public, par le New York Times. Deux ans plus tard, l’épouse de Windsor décède malheureusement des complications liées à sa maladie cardiaque. L’annonce de sa mort cause un grand choc pour Edith qui va être hospitalisée pour une cardiomyopathie de stress. Contre toute attente, elle parvient à dépasser le deuil et rencontre sa seconde femme, Judith Kasen. Malgré la différence d’âge de 36 ans, elles se marient à l’hôtel de ville de New-York le 26 septembre 2016.

Edith Windsor et sa femme Thea Spyer

Un grand nom de la lutte contre l’homophobie aux États-Unis

Elle-même membre de la communauté LGBT, Windsor a particulièrement été touchée par la peur violette, une vague de persécution des homosexuels qui a éclaté aux États-Unis dans les années cinquante. C’est cette oppression et peur constantes qui ont réveillé son esprit militant et qui ont fait d’elle une figure emblématique de la lutte contre l’homophobie.

Son activisme se met en place dès son départ d’IBM en 1975. La militante au fort caractère et aux yeux souriant couleur noisette, accroît alors son implication dans le mouvement, en intégrant de nombreuses associations LGBT, telles que « Gays & Lesbian Advocates and Defenders ». Elle a également fondé le Old Queers Acting Up, un groupe d’improvisation utilisant des sketchs pour résoudre des problèmes de justice sociale. Windsor a participé à « l’alphabétisation en technologie » de divers groupes LGBT.

Cependant, son action militante la plus poignante est qu’elle a été la plaignante principale dans l’affaire United States V. Windsor, qui a annulé l’article 3 de la Defense of Mariage Act. Cet acte est considéré comme l’une des plus grandes victoires juridiques pour le mouvement du mariage homosexuel aux États-Unis. Cette décision a contribué à étendre les droits, privilèges et avantages aux couples mariés de même sexe.

Pour ses actes de bravoure, Edith Windsor a reçu de nombreuses distinctions. Elle a par ailleurs été nommée finaliste du prix de la personne de l’année par le Time Magazine, derrière le pape François. Windsor est l’une des cinquante premières « pionniers, pionnières et héros » américaines à être intronisée au Mur d’honneur national LGBTQ au sein du Stonewall National Monument, à New-York.

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