Le courage de Kojin face à l’oppression kurde

Le documentaire : « Toutes les vies de Kojin », retrace l’histoire de Diako Yazdani, réfugié politique en France et réalisateur, qui revoit sa famille dans son Kurdistan irakien natal et lui présente Kojin, un jeune homosexuel de 23 ans. Celui-ci a fait son coming out auprès de sa propre famille et a été rejeté. Leurs réactions montrent la difficulté pour les homosexuels d’être compris et acceptés dans un pays où les droits de la communauté LGBTQI+ sont bafoués.

Un combat perpétuel pour défendre les droits de la communauté LGBTQI+. Ce documentaire a été réalisé en Irak et produit en France par Diako Yazdani. Dans ce pays aux mœurs différentes de l’Europe, l’homosexualité est vue comme un péché et ceux qui ont le malheur d’aller à l’encontre de ces normes sociétales, différentes des nôtres, sont persécutés par le gouvernement et la population. Ce film lève le tabou sur les supplices infligés à ces minorités qui sont perçues comme des pestiférées. On y apprend que les homosexuels sont battus sur la place publique, mais également la forte volonté de peine de mort pour ces « violeurs et pédophiles », tels qui sont décrit par le peuple iranien. La majorité des personnes interviewées à ce sujet sont formelles. Ils affirment sans honte que « si un membre de leur famille est gay ils le tuent eux-mêmes » et ajoutent qu’ils « préfèrent se suicider plutôt que de porter le fardeau et la honte d’avoir un homosexuel parmi leurs descendants ». Leur sempiternel tourment est notamment causé par l’opinion pessimiste de L’islam et de la société qui les poursuit à leurs dépens.


La mixité des personnes présentées dans le documentaire, font de lui un long-métrage très intéressant car nous avons la possibilité d’avoir à la fois le point de vue de la société homophobe, de Kojin, 22 ans, le personnage principal qui est homosexuel et des militants luttant pour la cause. Le courageux protagoniste risque sa vie pour nous conter le périlleux récit de son existence. Il prend la parole et nous livre que dans son pays : « Les gens comme moi sont battus, humiliés, expulsés de chez eux. Si mon oncle l’apprend je suis en danger ». En dépit de son parcours intolérable, le jeune homme confie au réalisateur son engagement et sa haine envers l’oppression et l’endoctrinement profonds des iraniens, faisant preuve d’une bravoure inouïe. En effet, le jeune garçon a subi trois viols au cours de son enfance et s’est fait harcelé jusqu’à ce qu’il finisse par quitter définitivement l’école en raison de ces persécutions quotidiennes.

« L’homosexualité est une maladie psychologique, c’est le djinn dans leur corps, il doit être exorcisé, le prophète a dit qu’il fallait les tuer après avoir essayé de les guérir et que pour les guérir il fallait les frapper ». Ces mots douloureux à entendre pour des oreilles européennes, ont été prononcés par l’Imam, qui pratique lui-même des thérapies de conversion. Ces pratiques sont réalisées avec l’utilisation de médicaments ou de la force, à travers des coups portés sur les nerfs avec un bâton en bois. À la fin du documentaire, nous avons appris, avec effroi, que l’ancien petit-ami de Kojin en a été victime, s’est marié à une femme et dit être devenu entièrement hétérosexuel.


Quand Kojin se fait examiner pour la première fois par ce dernier, celui-ci lui dit qu’il n’a aucun problème, alors qu’il est homosexuel, ce qui montre bien que ce n’est pas fiable du tout. Nous rencontrons par la suite, ses amis qui luttent aussi pour leur droit. Lors de cet échange, ils sont tous déguisés et maquillés. Ils expliquent à Diako Yazdani que lorsqu’ils sortent, les gens se moquent d’eux et les ridiculisent. Ces mêmes personnes n’hésitent pas à les utiliser en tant « qu’objet sexuel ».

Kojin pensait il y a quelques années, être malade à cause des commentaires négatifs. Mais sa manière de penser a évolué. Il se sent bien dans son corps et s’accepte enfin. Pour la beauté et l’engagement de ce documentaire, cinq distinctions et récompenses ont été décernées à Diako Yazdani.

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