Fake injectors : derrière le rêve esthétique, un cauchemar médical

Promettant des résultats spectaculaires à bas prix, les fake injectors se multiplient sur les réseaux sociaux, séduisant une clientèle en quête de solutions esthétiques rapides. Mais derrière ces injections clandestines se cachent de graves dangers : infections, défiguration, voire nécroses. À Lyon, le salon Aunessa, poursuivi pour pratique illégale et fraude fiscale, met en exergue l’ampleur du phénomène. Face à cette menace croissante, les autorités et les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme.

Charlatans de l’Aphrodite. Ces individus, dépourvus de qualifications médicales, proposent des injections à visée esthétique, telles que l’acide hyaluronique ou le botox, souvent à des tarifs attractifs. Leur principal canal de promotion est les réseaux sociaux, avec notamment Instagram et TikTok, où ils affichent des résultats parfois trompeurs pour attirer une clientèle en quête de solutions rapides et abordables.

Cette pratique illégale n’est pas sans conséquences. Les patients ayant recours à ces services s’exposent à des risques sanitaires significatifs : infections, réactions allergiques, nécroses ou encore des résultats esthétiques décevants, voire défigurants. Les produits utilisés par ces « fake injectors » peuvent être de qualité douteuse ou interdits en France en raison de leur dangerosité, et l’absence de compétences médicales des praticiens aggrave davantage le danger.

Situé à Lyon, le salon Aunessa est un exemple criant de cette dérive en vogue. Suivi par près de 57 000 personnes sur Instagram, cet établissement est accusé de pratiques illégales de la médecine, notamment la réalisation d’injections sans aucun diplôme médical, ainsi que de fraude fiscale. Les trois gérantes ont été convoquées devant la justice pour répondre de ces accusations. Nadia, dont le témoignage a été recueilli par nos confrères du Progrès, a été leur victime : « Aunessa m’a abîmé le visage », déplore-t-elle.

Stopper l’hémoragie

Face à cette situation préoccupante, il est essentiel pour les patients de prendre des précautions avant de recourir à des actes de médecine esthétique. Il est recommandé de vérifier les qualifications du praticien, de s’assurer que le lieu de la prestation respecte les normes d’hygiène et de sécurité, et de se méfier des offres à prix cassés. La sécurité et la santé doivent primer sur les considérations financières ou esthétiques, rappellent les chirurgiens de la Clinique Clémenceau.

Les autorités sanitaires et les professionnels de santé appellent à la vigilance et encouragent les victimes de ces pratiques à se manifester. Des actions en justice sont en cours pour sanctionner ces dérives et protéger le public des dangers associés aux « fake injectors ». Un groupe, nommé « L’extracteur » sur X, regroupant aujourd’hui 44K followers, lutte depuis début 2020 contre ces « faux professionnels », ces « escrocs », qui mettent en péril la santé physique et mentale de leurs victimes. Ensemble, ces héros de l’ombre dénoncent certains de ces charlatans pour les remettre aux mains de la justice. Leur travail d’enquête dévoué a notamment permis à Irène Grosjean, naturopathe sulfureuse qui faisait la promotion du manger cru et des attouchements sexuels sur mineurs pour soigner ses patients, d’être banni de Doctolib. À la suite de quoi la plateforme médicale a fait un grand ménage parmi ses praticiens soupçonnés de fraude.

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